Rencontre.... inattendue et salutaire [pv Angel]

Eze était totalement désorienté. En fait il était dans une petite cage, trop petite d'ailleurs pour sa carrure de jeune adulte. Tout autour de lui s'étendait le désert, une prairie inhabitée et dont les maigres collines ne cachaient rien de l'horizon tellement elles étaient plates et sans reliefs. Bref tout était morne.
La cage dans laquelle il était enfermé était en acier comme si ceux qui l'y avaient enfermé avaient eu peur qu'il casse les cages en bois dans lesquelles se trouvaient enfermés d'autres esclaves. En fait il était dans un convoi de marchands d'esclaves, dans une cage installée sur un chariot. Et cela durait depuis plus d'une semaine.

Après un voyage qui lui sembla aussi interminable que pénible ils arrivèrent à ce qui semblait être la plus grande cité du monde. En effet ils se tenaient devant une énorme ville dans laquelle se dressait un donjon titanesque. Comment de simples mortelles pourraient le prendre d'assaut? Les portes à elles sellent faisaient plus de 20 mètres de haut et les tours de gardes qui l'entouraient plus de 50 mètres. Tout était gigantesque et Eze se mit à rêver de pouvoir un jour courir dans cette ville librement.
Il tourna la tête et vit deux statues juste devant le pont levis qui représentaient l'une un vampire grand, froid et d'une beauté époustouflante qui ne trouvait pour égal que celle de la statue s'en face, une vampire cette fois ci qui souriait à moitié et semblait plus douce. Ils imposaient le respect.

Enfin Eze pénétra dans la ville en elle même et tout ne fut plus que cris et hurlements. Le jeune esclave observait la ville, ses hautes tours et ses grandes maisons, les places, les fontaines, les passants humains ou vampires. Puis ils s'arrêtèrent et tous descendirent du chariot, lui même sorti de sa cage pour être attaché immédiatement à des chaînes en fer puis pour attendre derrière une estrade.
La mâtinée passa lentement, derrière cette estrade en bois, mais peu après le midi, enfin, on lui ordonna de monter après l'avoir mis torse nu pour que tous puissent admirer ses muscles. Finalement on le tourna et on montra à la foule son tatouage qui prouvait qu'il avait déjà travaillé pour une grande famille et donc qu'il était un esclave de "qualité" supérieur.
Eze se laissa faire, presque indifférent, sachant parfaitement que toute résistance était inutile, pour le moment... Il ouvrit la bouche pour qu'on regarde sa belle dentition, il confirma savoir lire, écrire, calculer et répondit aux quelques questions qu'on lui posa. Les prix montaient assez vite et le marchand se frottait les mains de contentement quand soudain un nouveau prix fut lancé, deux fois supérieur au précédant, ce qui calma immédiatement tout le monde. La foule se fendit et une jeune silhouette encapuchonnée apparut, provoquant les murmures de certains et redoublant les ricanements de joie du marchand. Personne n'osa renchérir et on libera Eze qui fut emmené par deux vampires vers la citadelle, marchant rapidement derrière cette silhouette inconnue...

Eze entra dans le palais de la cité. Quelque chose de pas normal avait lieu. Il suivait une jeune femme toujours dissimulée par sa capuche, entouré de deux vampires, et ils entraient dans le palais digne d'un roi. Eze se remémora alors de ses leçons de Géographie. La cité vampire était Lebrifau, et le palais n'était autre que le palais royal. Cela voudrait dire que devant lui se trouve une personne royale? Donc forcément une autre vampire. De mieux en mieux, entouré de vampire ça veut dire qu'il va finir en repas? Impossible! il venait d'être acheté très cher! Peut être avait-il un sang bon, mais pas à ce point là ! Quoique peut être la famille royale était elle difficile à satisfaire quand il s'agissait de repas et que ceux qui passent dans leur main sont triés sur le volet? Eze regarda autour de lui, il venait d'entrer dans le palais... combien de cm pourrait il faire avant de se faire rattraper par ses gardes? certainement pas plus de dix. Et qu'y a t il à moins de dix centimètres de lui? Bah rien. Autant dire qu'il va se laisser faire et adviendra ce qui adviendra. 
Tout d'un coup un fort courant d'air traversa le couloir dans lequel ils étaient et la porte derrière Eze claqua. Mais il ne s'en aperçu même pas trop absorbé par l'odeur qui l'avait frappé de plein fouet. Il devait délirer juste avant sa mise à mort car c'était l'odeur de sa douce amie Angelina. Que de souvenirs remontèrent et un sourire apparut sur son visage pour redisparaitre aussitôt. Non Angelina était morte, ou au mieux en fuite à travers le pays, et plus jamais il ne la verrait.

Enfin ils pénétrèrent dans une grande et belle chambre, un lit prônait sur la droite et une grande fenêtre était ouverte laissant passer le peu de lumière déjà filtrée par les nuages du soleil. Des étagères pleines de livres se dressaient sinon devant des murs tapissés de jolies motifs... enfin des motifs qui ressemblaient étrangement à ceux déjà vu dans un autre salon. On aurait dit des gouttes de sang dégoulinant et formant deux corps qui s'entremêlaient l'un dans l'autre. L'attention de Eze fut cependant interrompu par la vampire.

«  Kai, Timy libérez le puis sortez je vous prie. »

Quelle belle voix! Étrangement familière, et pourtant impossible de mettre un nom dessus.
Les deux vampires ne se posèrent pas de questions et libèrent les mains de Eze puis se retirent en fermant la porte derrière eux.
Elle reprit alors.

«  Tu t'appelles Ezekiel ? Ezekiel Elisfeld ? N'est-ce pas ? »

Sa voix n'avait pas changée, mais Eze fut frappé une nouvelle fois, persuadé de la connaitre. Puis le sens des paroles prononcées lui vint à l'esprit et il faillit reculer d'un pas. Comment connaissait elle son nom? Qui était elle?
Le silence est souvent la meilleure réponse.

«  Bienvenue au palais royal. »

Eze retint un petit soupire agacé. Bien sûre on est dans le palais royal! Mais au lieu de parler il se demanda pourquoi elle lui tournait le dos. Il en avait marre de ne pas la voir, ce n'était pas normal de se cacher devant un simple humain. Alors, comme pour répondre à des interrogations, elle se retourna et enleva sa capuche, se qui fit laissa Eze bouche bée. Il ne le montra pas, comme on le lui avait appris, mais il était bouleversé. Devant lui de tenait son amie de toujours, identique et pourtant tellement différente, la peau si pale par rapport aux souvenirs qu'il a d'elle. Elle lui fit le sourire qu'il lui connaissait et tous les doutes qu'il avait sur son identité s'envolèrent. Cependant il ne bougea toujours pas, frappé. Que faisait elle ici? Elle était vampire? Reine? Mais toutes ses interrogations le s'en allèrent quand elle lui sauta au bras, ses cheveux noirs fouettant l'air, une larme brillant de mille feux tombant sur le sol. Et avant qu'il n'ait pu alliacée le moindre geste elle s'était déjà légèrement écarté, le prenant par les épaules. Tout son corps hurlait d'insatisfaction de ne pas pouvoir la prendre dans ses bras mais là encore avant qu'il n'ait amorcé le moindre geste elle reprit la parole.

« Eze ! Je t'ai retrouvé ! Je t'ai ENFIN retrouvé ! Et … vivant ! … »

Je la regardais alors avec étonnement cachant juste mon amusement sur le fait qu'elle n'avait pas changé d'un poil niveau caractère. Pourquoi croyait elle qu'il serait mort ? Mais elle interpréta mal se qu'il pensait.

« Eze ! C'est moi ! Angelina ! J'ai si changée que ça ? »

Oui il le savait ça ! Il le savait maintenant ! Il était enfin avec elle ! Ils avaient tellement de choses à se dire, mais avant...
Eze bougea pour la première fois et tendit son bras en avant pour caresser la peau froide de son amie, puis pour passer sa main dans ses cheveux, geste qu'il avait fait tant de fois. Apres ce rituel il devait s'approcher, alors il s'approcha d'elle. Enfin il devait la prendre dans ses bras et lui murmurer combien elle lui avait manqué. Alors il s'avança encore un peu et la saisi dans ses bras sans réfléchir à se qu'il faisait et la serra. Fort. 

« Ange, si seulement tu savais, combien tu m'as manqué ! Je crois rêver, mais je ne veux plus me réveiller, Ange, Ange, dit moi que ça n'est pas un rêve. »

Mais soudain il se rappela où il était alors il s'éloigna très rapidement de sa nouvelle maitresse, frôla son bras et pris quelques pas de distance, avant de mettre un genou à terre.

« Maitresse, je me nomme Ezekiel Elisfeld, et commandez, j'obéirai »

Une larme coula quand même sur sa joue, une larme qu'il ne réussi pas à retenir.

Je sentais une larme couler le long de la joue et je retins mon bras qui allait naturellement l'effacer. Rester stoïque était un aspect de l'esclavage que j'avais appris très tôt. Seulement là ce fut difficile... je sentais encore son corps contre le mien, son odeur dans mes narines... tout cela me propulsais loin, si loin... cette époque révolue où mon Ange personnel m'était accessible, cette époque où nous étions au même
niveau. Mais maintenant c'est trop tard : c'est une vampire et moi un esclave, son esclave.
Je leva les yeux légèrement et sursauta quand je vis mon ange, ma maitresse, s'incliner à son tour. Non je ne voulais pas de ça ! Notre relation allait être encore plus dure, elle ne pouvait pas se mettre dans une telle situation ! Elle était ma maitresse et moi son esclave. La vie allait ainsi et j'avais jusqu'à maintenant toujours réussi à m'en sortir.

« Merci Ezekiel, je te demanderai donc de me suivre pour que je te montre ta chambre... »

Mon Ange... comment pouvait elle parler ainsi? Elle n'avait pas à me le demander comme ça, et le ton de sa voix, si doux, presque embarrassé... Tu devais certainement te rappeler ton propre esclavage, quand tu étais jeune, quand tu étais humaine... Tu n'avais jamais aimé le manque de respect que l'on nous témoignait. J'en souriait souvent d'ailleurs, désabusé... Mais toi tu continuais à protester dans ton coin. Comme j'aimais t'entendre râler, discrètement et seulement quand on était seuls, mais tu savais t'exprimer... 
Enfin elle était maintenant une vampire et si elle voulait rester à la hauteur de son rang il fallait qu'elle ne mélange pas ancienne amitié et pouvoir.

Je me levais donc et la suivis, traversant la pièce pour passer par une porte qui donnait sur un petit couloir. Je gardais le silence, observant sa silhouette qui n'avait pas changé depuis sa disparition, sa fine silhouette. Je fus soudain pris d'une envie de la prendre par la taille et de la faire tourner dans l'air en riant. Je m'approche d'elle mais me repris au dernier moment, c'est à dire juste avent qu'elle ne se retourne, la porte de ma chambre ouverte.

Je fus alors frappé par un petit détail qui sembla soudain énorme : son visage était plus pale, ses traits plus harmonieux... mais son sourire à ce moment était le même, son petit sourire qui me rassurait quand j'étais petit et que j'avais peur, puis plus tard quand elle me promettait qu'elle allait bien. Elle avait eu ce sourire la veille de sa disparition en me donnant rendez vous au même endroit le lendemain... Qu'est ce que j'aimais ce vrai sourire.

Mais elle semblait repartie dans ses pensées aussi je me permis de m'avancer dans la jolie chambre au lit pas double mais plus grand qu'un lit simple et aux murs tapissés de roses rouges sangs. Le plafond était d'un blanc pur et suspendait un petit lustre à quatre chandelles. Au fond, en face du lit se trouvait une cheminée dont l'âcre ne possédait pas encore de feu mais je me promis de l'utiliser dès que possible : j'aimais admirer le feu qui semblait danser dans un ballet multicolore.

Je jeta un regard vers ma nouvelle maitresse qui était encore dans ses pensée alors je continua l'inspection de ma chambre quand j'entendis son murmure...

«  que faire maintenant ? »

Je revins sur mes pas et ferma la porte de la chambre puis fixa la vampirette qui semblait perdue mais qui ne bougeait pas. Alors je leva un doigt et caressa sa joue, doucement... Je voulais tellement lui montrer comme elle m'avait manqué. Tout a l'heure je m'étais empêché d'aller trop loin mais là je voulais la reprendre dans mes bras.

«[color="blue"] Tu sais mon Ange, j'ai souvent pensé à toi en espérant que tu vivais heureuse quelque part, esclave de personne, soumise seulement à ton propre point de vue... et j'avoue que cela me plaisait de penser qu'on pouvait s'en sortir... Aujourd'hui tu m'as prouvé qu'on pouvait sortir de l'esclavage. Cependant je suis ici dans le palais des vampires, le cauchemars de ma race. Je n'ai pas peur, car je te fais confiance, mais la différence entre nous est si grande... Tu n'est plus mon petit Ange que j'aimais serrer dans mes bras. Tu es une vampire importante et tu te dois de respecter les attentes qu'ont les gens en toi...[color] »

Je caressais maintenant son bras et détournais le regard, honteux de ce que je disais. Cela me faisait mal mais c'était ainsi...

« Tu es la maitresse, alors je t'obéirais. Fais de moi ce qu'une reine doit faire de son esclave. Mais juste avant, permets moi, au nom de notre ancienne amitié, un geste qui m'est normalement interdit. »

Je la regarda et alors je m'avança et la pris dans mes bras. Je la serrais fort, murmurant son prénom, profitant comme je le pouvait de ces dernières secondes de proximités. Mes lèvres touchaient son front que j'embrassais avance envie comme je l'avais tant fait avant... Je la serra une dernière fois, plus fort, puis desserra mon étreinte, pour m'éloigner, une nouvelle larme coulant sur ma joue...